Dieu ne peut reconnaître les choses qui flattent l’orgueil humain.
Celles que l’homme place en haut, Dieu les place en bas. Impossible,
quand nous voyons Jésus n’avoir eu aucun lieu où reposer sa tête, de
nous trouver à l’aise dans un monde où il n’y a pas eu de place pour
lui. Nous pouvons nous tenir seulement près de la crèche ou de la croix.
Savoir que nous ne sommes rien est la place de la bénédiction, car alors Dieu est tout. C’est aussi la place de la force, car alors Dieu peut déployer sa puissance.
Nous ne sommes rien, et tout ce que nous sommes à nos propres yeux n’est que vanité et un obstacle à la vraie puissance : «Quand je suis faible» dit l’apôtre, «alors je suis fort».
Si nous ne sentions pas que le vase est de terre, nous ne sentirions pas non plus que la puissance est de Dieu.
Dieu ne peut pas nous bénir tant que nous avons confiance en nous-mêmes ou dans un autre homme ; comment bénirait-il l’orgueil du coeur? Il nous faut être dépouillés de nous-mêmes. Moïse s’est fait chasser d’Égypte quand il était puissant en paroles et en actions. Pierre, confiant en son affection pour le Seigneur et en ses bons désirs, a renié Jésus.
Ne nous décourageons pas quand Dieu nous dépouille et semble nous abandonner. La véritable bénédiction pour nous, c’est de n’être rien et Dieu tout. Dieu est fidèle pour détruire notre orgueil. Accueillons avec actions de grâces ce qu’il fait pour nous anéantir : il le fait selon sa puissance, pour nous bénir.
Christ n’a pas dû être humilié : il s’est humilié lui-même. Nous avons à apprendre la même leçon. Si nous avons quelque confiance en nous-mêmes, nous passerons par des découvertes navrantes de ce que nous sommes. Mais Dieu est fidèle.
John Nelson Darby