Si Dieu nous a donné un cerveau, c'est pour que nous l'utilisions.
Beaucoup cependant confondent moyens et but : les "miracles", p.ex., sont vus comme un but en soi, alors que leur objectif véritable est que nous nous tournions vers Dieu et nous placions sous Sa dépendance. Ainsi, au lieu de regarder la Lune, beaucoup regardent le doigt qui désigne la Lune...
Comme le dit l'Ecclésiaste, tout est nuée/souffle et quête d'Esprit (mal traduit par "tout est vanité et poursuite du vent") - ainsi, nos regards ne devraient pas s'arrêter sur les moyens, mais sur le but, car à travers la nuée qui représente la frontière entre matière et esprit, ils recherchent en fait des signes du véritable Esprit, et non pas le confort d'une pseudo-religion...
Ceux qui regardent le doigt qui montre la Lune - au lieu de regarder la Lune - montrent par là que leur quête est en-deçà de l'Esprit - qu'ils se sont arrêtés en chemin - qu'ils ne sont pas dans la vérité qui rend libre... ou alors qu'ils ne la recherchent pas vraiment...
La nuée se situe entre visible et invisible : tous nos actes, nos projets, nos réalisations, sous-tendent une recherche spirituelle (souffle/esprit), vers ce qui est super-substantiel (comme l'est le Pain du Ciel que nous demandons dans la prière à notre Père), tournés que nous sommes vers la réalité vraie, si nous persévérons sur le bon chemin.
Ces projets, réalisations et aspirations sont en fait une quête de l'Esprit, du Verbe principe de toute chose - et qui sous-tend toutes choses - et qui est le but de toutes choses.
Ceux qui restent sous la barre du spirituel véritable, et se contentent de ce qui est visible avec les yeux, sont les "idiots utiles" de l'ennemi de nos âmes, qui déploie tous ses efforts pour garder l'être humain hors du champ d'action de Dieu. L'ennemi fait tout pour que les moyens deviennent un but en soi, pour que le doigt qui désigne la Lune prenne plus d'importance que ce qu'il désigne.
Ainsi, p.ex., certains proposent - et d'autres demandent - des "tissus bénis" pour obtenir des guérisons, au prétexte que la femme qui a touché le vêtement de Jésus en a été guérie (Marc 5:28-29) - ou en s'appuyant sur Actes 19:11-12. Or, en Marc 5:28-30 nous avons une femme qui prend l'initiative de toucher le vêtement de Jésus - et non pas Jésus qui lui dit: "touche mon vêtement et tu seras guérie". En Actes 19:11-12 c'est le peuple qui prend l'initiative d'appliquer sur les malades des linges ou des mouchoirs - et non pas Paul qui dit: "appliquez sur les malades des linges ou des mouchoirs qui ont touché mon corps, et les maladies vous quitteront, et les esprits malins sortiront".
Mauvais raisonnement aussi dans le fameux débat sur la foi et les oeuvres : certains prétendent que dire que les oeuvres sont la preuve qu'on est sauvé est enseigner le salut par les oeuvres. Or, enseigner le salut par les oeuvres consiste à dire que nos oeuvres nous sauvent. La vérité en effet est que la foi, si elle n'a pas les oeuvres, est morte en elle-même : voyez-vous la différence ? Prenez en compte la Lune (la foi) et non pas le doigt (les oeuvres)...! Les oeuvres indiquent qu'on a la foi - et non pas que les oeuvres remplacent la foi qui sauve... Il ne suffit pas d'avoir le remède (la foi) : encore faut-il le mettre en oeuvre!
Mal comprendre les vérités des Ecritures est un symptôme de non liberté : on a peur de quelque chose et on se rabbat sur une autre chose - ou alors on a des dépendances (à des théories, à des personnes, à des idoles, etc.) et voir le doigt plutôt que le Lune nous rassure dans notre prison bien décorée, à la porte ouverte, que nous nous gardons bien de franchir.
A vous de vous décider à vous élancer dans le liberté de Dieu...!